[modernisation libre de trois chansons du poète]
Doute
II
Que me conseillez-vous, mon cœur ?
Irai-je du côté de ma belle
Lui dire la peine mortelle
Que vous souffrez pour elle, votre douleur ?
Pour votre bien et son honneur
Je tiens vraiment caché votre conseil…
Que me conseillez-vous, mon cœur ?
Irai-je du côté de ma belle ?
Elle est si pleine de douceur
Que je trouverai pitié en elle.
Elle vous enverra vite une bonne nouvelle.
J’y vais : n’est-ce pas pour le meilleur ?
Que me conseillez-vous, mon cœur ?
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Le désir
IV
Ma seule, plaisante et douce joie,
Ô Maîtresse de mon désir
J’ai tant envie de vous voir
Que je ne saurais vous le dire.
Hélas ! Songez que je ne pourrais,
Sans vous, jouir d’aucun plaisir.
Ma seule, plaisante et douce joie,
Ô Maîtresse de mon désir !
D’ailleurs, quand Déplaisir me combat,
Très souvent, de tout son pouvoir,
Et que je voudrais du réconfort
Espérance vers vous m’envoie,
Ma seule, plaisante et douce joie !
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Regardons jaillir le feu
XVIII
Les jeunes amoureux nouveaux,
En la nouvelle saison,
Par les rues, sans raison,
Chevauchent et sautent.
Ils font jaillir des pavés
Du feu, comme sorti du charbon,
Les jeunes amoureux nouveaux
En la nouvelle saison.
Je ne sais si, toute leur peine,
Ils l’occupent bien ou non ;
Mais ils sont piqués d’un éperon
Comme le sont leurs chevaux,
Les jeunes amoureux nouveaux !