[dernières chansons ; demain, je passe aux rondeaux]
Fast love
VIII
Prenez vite ce baiser, mon cœur,
Que ma maîtresse vous présente,
Elle, la belle, l’aimable, la jeune, la gente,
Dans sa grande grâce et douceur.
Sur mon honneur, je guetterai
Pour que Danger n’en sache rien.
Prenez vite ce baiser, mon cœur,
Que ma maîtresse vous présente !
Danger a veillé durement toute la nuit :
Maintenant, il dort dans sa tente.
Accomplissez vite votre entente
Tandis qu’il dort : c’est ce qu’il y a de meilleur.
Prenez vite ce baiser, mon cœur !
✵
Le trésor du cœur
VII
Dans ma poitrine, près de mon cœur,
J’ai caché un baiser tendre
Dérobé à la vigilance de Danger :
La peine et la souffrance le tuent.
Mais je me fiche de sa douleur,
Dût-il enrager vif ;
Dans ma poitrine, près de mon cœur,
J’ai caché un baiser tendre.
Si ma Dame, par sa douceur,
Ne m’en empêche, le permet,
Je pense en demander d’autres
Pour enrichir le trésor caché
Dans ma poitrine, près de mon cœur.
✵
Épilogue à l’amour
XIX
Aveuglé et assourdi
Totalement par l’indifférence
Je ne peux voir ni entendre
Chose qui me réjouisse.
Suis-je affligé ou perdu ?
Ça m’est égal, à vrai dire,
Puisque je suis aveuglé et assourdi
Totalement par mon indifférence.
Au collège, on m’a appris
L’Amour ; je me croyais savant.
Mais plus je pensais savoir
Plus je me trouvais ignorant
Aveugle et sourd.

Enluminure d’un manuscrit du Roman de la Rose conservé à Paris.
Respect !
Vous ne simplifiez pas, mais vous transmettez, dans l’esprit même de ce prince poète, vous faites refleurir ces chansons dans un nouveau printemps, beau geste d’amour, beau serment de fidélité sous cette forme nouvelle. Car après tout, qu’est-ce que la poésie sinon une parole qui traverse les âges, une voix qui refuse de s’éteindre ?
Du coup je le relis aussi, ce soir pour m’ensommeiller.
Merci
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Si vous le relisez, alors j’ai atteint mon but. Merci à vous de suivre mes petits essais.
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