Certaines injonctions nous font suspendre le cours normal de nos action. C’est ce que je pense, en ce fin de semaine, comme si « le cours normal de nos actions » existait. Il y a bien sûr la routine, mais il y a tout ce qu’on fait autour, tout ce à quoi on accorde de la valeur existentiel. Par exemple, la semaine dernière, je songeais à ce que j’allais lire et écrire, prévoyant quelques thèmes, mots et idées à déployer, -là-dessus a surgi la Dotation Horaire Globale (DHG) de l’établissement scolaire où j’enseigne. Arrivé cette année, j’ai constaté que l’action syndicale était plutôt tenue dans ce collège, du moins par rapport au lycée où j’étais les années précédentes, et où je participais aux heures syndicales sans y être un quelconque meneur ; je me suis donc proposé pour l’organisation des heures syndicales et des éventuelles actions à mener. Et donc, face à une dotation qui nous enlève trois classes, je me retrouve au milieu du feu politique : heure syndicale le lundi, conseil pédagogique le mardi, rédaction d’une motion expliquant notre vote contre la dotation, conseil d’administration jeudi. Tout cela s’est fait dans une ambiance sereine, en tout cas entre tous les membres de l’établissement, mais c’est tout de même du temps, de l’énergie, l’entrée dans l’inconnu. Jeudi soir, la motion est lue, la dotation est rejetée, et donc nous repartons pour des réunions la semaine suivante. Pendant cela, il fallait tout de même assurer les cours, les élèves excités à l’approche des vacances, les corrections, les préparations, et la routine de l’existence matérielle. Le soir, quand on rentre épuise, écrire est difficile. Il y faut l’énergie, mais aussi l’esprit libre. Même quand on a pris l’habitude d’écrire dans les interstices d’une journée, sans longue plage horaire, il arrive qu’on soit vidé de tout mot autre que ceux du fonctionnement conjoncturel. La vie n’est peut-être ainsi qu’une suite d’intermèdes.
Merci.
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