Minima Moralia, 8

Le huitième aphorisme des Minima Moralia dérangera toute personne qui s’occupe d’affaires intellectuelles, si cette expression n’est pas trop vague ni trop pompeuse. Le propos vise tous ceux qui produisent des écrits : eux, vous, moi, les assis comme les outsiders. Il s’attaque au processus d’avilissement, ou tout au moins d’affaissement, qui guette tout écrivant. Pour plusieurs raisons égrenées dans l’aphorisme, nous avons tendance à rogner sur les exigences, à produire des textes de plus en plus mauvais. Une première raison est le besoin de considération hors des cercles intellectuels : nous voulons un succès auprès du grand public, donc nous … Continuer de lire Minima Moralia, 8

Minima Moralia, 7

Le septième aphorisme des Minima Moralia d’Adorno est plus court que les précédents. On peut y distinguer trois propos d’inégale longueur. L’amorce du paragraphe concerne l’atmosphère pénible du monde intellectuel. Ensuite, le cœur du texte vise à critiquer une idée fausse, venue de cette atmosphère pénible, qui fait que les intellectuels ont tendance à croire que les gens du peuple valent mieux qu’eux. La toute fin contient une pointe envers Aldous Huxley, et plus généralement les penseurs tentés par les mystiques indiennes. L’atmosphère intellectuelle est présupposée comme pénible. Les données du temps d’Adorno sont certes différentes des nôtres (il faudrait … Continuer de lire Minima Moralia, 7