Minima Moralia, 9

Le neuvième aphorisme des Minima Moralia est consacré au thème du mensonge. Quand on arrive sur un tel objet philosophique, on pense rapidement à deux grandes thèses opposées : celle de Kant (condamnation totale du mensonge) et celle de Nietzsche (sur l’utilité du mensonge « pour ne pas périr de la vérité »). Adorno n’évoque aucune de ces deux positions. Il se situe dans un autre domaine, évoqué très vite dès le début de l’aphorisme : celui d’une société de « fausseté généralisée ». L’auteur nous situe d’emblée dans l’ère de la post-vérité (là encore, son avance est exceptionnelle ; – nous sommes en 1944) : pas seulement … Continuer de lire Minima Moralia, 9