Amis de Catulle

Fabullus, Asinius, Veranius,et autres figures qu’on ne connait queparce qu’ils furent amis de Catulle,firent fêtes et blagues avec lui, –comme les sportifs chantés par Pindare, vous émergez du grand cortège d’ombrelaissé par l’absurdité de l’Histoire, –vous émergez absurdes dans la joie d’un moment et d’un vers heureux, – sortisdu tombeau pour l’instant d’un bref sourire. Continuer de lire Amis de Catulle

Procédures

La vie comme suite de procédures.Non, ça ne marche pas. Pas vraiment. Non.La procédure cherche à clarifier. On rend la vie plus claire, on la saisitet alors on se dit que tout va mieux. Perfect Days. Mais cela cache autre chose. La procédure ou bien ne dure pasou bien devient enfer procédurier. Cela s’effondre et nous effondre avec.Fin de procès : procédure aux ordures. Continuer de lire Procédures

Des éléments de fatigue

des éléments de fatigue – fatiguedes sollicitations diverses et contradictoires – fatigue des longsmots et des mots épars – du divers du réel – des discussions qui n’en sont pas –des insultes qu’on reçoit ou qu’on croit recevoir et de celles qu’on envoiepar inadvertance et fatigue – fatigue de n’avoir ni ligne ni point –blabla (ruines de l’Europe) l’hiver croît [Le dernier vers est issu du début de la pièce Hamlet-machine de Heiner Müller.] Continuer de lire Des éléments de fatigue

Brocéliande

des sangliers apeurés énervésdans la nuit qui s’étend sur les arbres –dans le leurre de la forêt des signes –signes « STOP » à chacun des croisements – il regarde puis se jette sous les roues d’une voiture absurde et rapide –banale catastrophe quotidiennesur laquelle il y a si peu à dire –mélusine s’en fiche comme del’an quarante – elle se fiche de tout Continuer de lire Brocéliande

Un rire très profond

une lune blonde s’est levée surce segment incurvé de la valléedu Rhône qui ne dort jamais – je songeà ce que penserait un philosophe des Lumières s’il savait que nous disposons de presque tout le savoirhumain dans notre poche et demeurons bêtes ignorants et superstitieux –sans doute rirait-il – et c’est celaqu’il nous faudrait : un rire très profond Continuer de lire Un rire très profond

Les faits sont les faits

tu appuies sur l’embrayage et propulsessoudain une métaphore sortiedu grand nulle part d’où viennent les faits et les faits sont les faits et tu ne peuxrien y changer au gré des coups de dés – ta playlist a changé les sons ne sont plus tout à fait les mêmes ils volent d’une oreille à l’autre sans s’arrêter –la montagne est cachée par les nuages l’automne termine sa course indue Continuer de lire Les faits sont les faits

Deux assassinats

lors d’une soirée de lecture poétique Jack Kerouac s’exclama« O’Hara tu assassines la poésie » à quoi Frank O’Hara répondit « c’est plus que tu ne pourras jamais faire » – ainsi peut-être entendant Deleuzedire qu’il avait assassiné laphilosophie Wittgenstein eût-il dit avec ses yeux air sombre et lapidaire« c’est plus que tu ne pourras jamais faire » Continuer de lire Deux assassinats