Béton

Nul n’est prophète en son pays.Nul n’est prophète. Nul n’est. ÀFirminy, entre béton etbéton, mais béton monumenthistorique. Béton, couleurscriardes, plastique. De mêmeque les rythmes de Meschonnic sont devenus journalistiqueset pénibles, le style Corbuse réduit aux vastes gymnases.Couvent d’la Tourette : gymnase. Le temps passe. Le béton est notre nouveau type de ruine.Dans l’Unité d’habitation,je lis Anne Carson. Chez elle,Isaïe maltraité par Dieu erre et renouvelle le pacte,parce qu’il ne peut faire riend’autre, -comme nous tous, enfermés dans le divin. Nul. Amen. Continuer de lire Béton

Vignettes (6-10)

Le soleil revient derrière la haie tiédie.Les enfants s’amusent,et reniflent. Des objetsbancals passent dans l’esprit. ** Quélen saura-t-il que je lisais ses poèmes en écoutant Chostakovitch et DJ Mehdi ? Tout cela est bancal. ** « Vendredi, midiest passé depuis longtemps.Je suis fatigué. »Ce mien haïku pourrifit rire en salle des profs. ** Bancal, insensé,effondré, irréel, vrai.Ainsi du poème.Aisé comme un mauvais rêve.Drôle comme le ri-en. ** Nul n’est identiqueau total exact de sesapparences. Etqui d’entre nous n’a pas ditquelque chose qui n’est pas sienne ?* —*Paul Valéry, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci. Continuer de lire Vignettes (6-10)

Vignettes (2-5)

Écoutant Fauré,une feuille s’effondrait.Culture acculée.Être un arbre c’est lutteren silence, contre rien. ** Le poème est en forme. Il garde bien la pêche.Je médite surles chutes en vélo chezDominiQuélen. ** Rêve du Cap-Vert.Désir vrai ou touristique ?Mauvaise conscience,sous l’orage réchauffé. Aller ou ne pas aller ? ** Au loin des chi-ensaboient. La chasse reprend.Vent dans les troènes.Certains poèmes sont des forêts, d’autres des buissons. Continuer de lire Vignettes (2-5)

D’un amour

Le monde est obscur, le monde est clarté,un anniversaire veut tout et rien dire. Tu me demandes : il est où le poèmesur mes fesses ? Mais enfin, il est partout.Dans la Dacia Sandero, écoutant Raphaël Feuillâtre, je songeais au bonheur conjugal. Pas grand-monde n’a bien écrit sur le bonheur conjugal, son aspectromanesque et romantique, presquehaletant. Il faudrait un grand talent pourdire le temps qui passe intense. Nostraversées furent nombreuses, émancipatrices, en commun allant, de lachambre d’internat à la maison au piedde la montagne, allant d’une joie à l’autre, en riant sans cesse. Le vent souffle, l’eau coule, la montagne … Continuer de lire D’un amour