Réflexif

Tu n’as pas réellement besoin de tes

pensées peut-être même pas vrai-

-ment des mots qui mentent mais

alors tu serais animal ou végétal et

tes vers végéteraient ou ramperaient

sous terre -jeu peu neuf- -c’est moche-

-où en étais-je ? – t’es-tu seule-

-ment demandé ce que tu écrivais ?

un peu de rapport réflexif ne te ferait

pas de mal -et si jamais cela fait

trop « poète de la syntaxe » à ton goût rap-

-pelle-toi que la neige aussi réfléchit

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La notion de « poète de la syntaxe » est prise à Pierre Vinclair, dans l’article ci-joint : https://revuecatastrophes.wordpress.com/2023/09/14/syntaxe-poesie-1/

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Qu’il me soit permis de dédier ce petit poème à Charles Pennequin, que je n’ai jamais rencontré « en vrai », mais dont j’apprécie l’œuvre depuis longtemps. Je ne résiste pas au plaisir de l’anecdote : lors de l’oral de construction de séquence au CAPES, je suis tombé sur un corpus consacré au thème du macabre, avec quatre poèmes : Pierre de Ronsard, Jean de Sponde, Charles Baudelaire et Charles Pennequin (pour ce dernier, un extrait de Pamphlet contre la mort). Jean de Sponde m’était bien connu, puisque Anaïs avait fait un mémoire de maîtrise dessus, et que je connaissais presque par cœur les douze sonnets sur la mort. Son deuxième mémoire de maîtrise était consacré au thème du macabre, j’arrivai donc avec des coups d’avance. Quant à Charles Pennequin, je connaissais déjà son œuvre, découverte à l’occasion du cours d’ « Approche de la poésie contemporaine » de Michel Murat à Paris IV ; un semestre avait été consacré à « L’Oeil et l’Oreille », les performances de Pennequin y tenaient une place substantielle. Cette chance absurde m’a permis d’étaler ma culture et, comme les concours de l’enseignement valorisent la culture générale bien plus que la maîtrise des savoirs, j’ai obtenu la note maximale sans avoir rien révisé. C’est donc un double remerciement que j’envoie à Charles Pennequin : pour son œuvre, que je recommande évidemment, et pour m’avoir à son insu permis une réussite improbable et imméritée.

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