Péremptoire

On est parfois péremptoire. On se laisse aller. Ce n’est pas grave. Partout on devrait ajouter : il n’y a pas de « partout » (ou du moins n’en ai-je aucune certitude). Toujours on devrait ajouter : il n’y a pas de « toujours » (ou du moins n’en ai-je aucune certitude).

Rien de pire que la tentation oraculaire.

(Enfin, si, il y a beaucoup de choses bien pires.)

On trie, on empile, cela se disperse, cela s’écroule. L’herbe continue de pousser.

Travailler patiemment est déjà quelque chose. Dans les trois métamorphoses du conte nietzschéen, jeune on désire immédiatement être le lion, voire l’enfant, on oublie qu’il faut avoir été le chameau pour accéder aux états supérieurs.

L’apaisement vient souvent quand on ne cherche pas l’apaisement.

Le rapport de Cioran à Bach : comment est-il possible que, malgré tout, la beauté existe ?

Noter des choses, chosifier des notes. Inverser, renverser, déverser. Le rien reconnaîtra les siens.

Dire ne pas dire.

On fait comme si poésie et philosophie continuaient d’exister.

Même critiques, on reste péremptoires. Surtout critiques, est-on tenté de dire.

On ajoute des modalisateurs. Ils sont péremptoires.

On s’excuse. Cela ne retire rien, dans le reste du texte, aux aspects péremptoires.

On précise que « on » ne veut rien dire.

Comment dire sans rien imposer ?

On passe par des détours. Pour casser le code, un nouveau code. Détours, retours, c’est le cap Horn qui rigole.

Empannages.

Il faut avoir un grand orgueil pour prétendre écrire de la poésie ou de la philosophie. On écrit des trucs. Advienne que pourra.

Une réflexion sur “Péremptoire

Laisser un commentaire