Je lis Guerre et Paix pendant les pauses entre les oraux du baccalauréat. Lors de la pause de midi, je sens la réaction mi-admirative mi-amusée des collègues. Dès que je me regarde de l’extérieur, je me dis moi aussi « Qu’est-ce que c’est que ce type ? » Au moins, je ne fais de mal à personne, je crois.

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Écrit trois textes ici sur ces oraux du baccalauréat. Hier, quatrième jour, je voulais poursuivre l’expérience, mais me suis rendu compte que je n’avais plus rien dire. Écrire des articles sur le fait que je n’ai rien à écrire est certes une passion chez moi, mais j’ai pitié du lecteur.

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L’envie ne m’est pas venue de poster des commentaires sur des perles ou des réussites ; j’en ai déjà bien trop dit. J’en resterai à un constat : les oraux de cette année ont été très bons. Constat visiblement partagé par les collègues du couloir. Oui, il y a l’influence du lieu : proximité suisse, lycée d’enfants de cadres supérieurs. Mais tout de même, on peut se satisfaire quand c’est très bon.

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A la fin de l’année dernière, j’avais écrit des « Notes sur l’année scolaire 2023-2024 ». Je me disais que je pourrais écrire la même chose en cette fin d’année, mais 1° ce serait la même chose, 2° j’ai déjà bien trop écrit sur le métier d’enseignant, 3° j’ai déjà bien trop écrit tout court.

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Quand la fatigue s’amoncelle, j’en reviens au style oral, plat, vif mais souvent fautif, du moins un peu pataud. Le courage et l’envie me manquent pour troufignoliser l’adjectif, comme dirait l’autre. Les verbes dominants redeviennent « être » et « avoir », les répétitions trouent le texte, des coquilles se glissent. On ne peut pas toujours écrire attentivement.

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« Le faux courage attend les grandes occasions. Le vrai courage, c’est de vaincre chaque jour de petits ennemis. »

Paul Nizan