L’effort

1 On nous demande de faire des efforts. L’arbre fait-il des efforts quand il pousse ? Ce n’est pas une question rhétorique : peut-être que oui, selon le point de vue.


2 Efforcez-vous de faire des efforts. Qu’est-ce que cela veut dire ? Fait-on des efforts pour devenir une meilleure personne ou pour mieux s’adapter à la structure de violence sociale ?


3 Un effort pour mettre fin au culte de la force.


4 Un poème ne s’efforce pas de dire quelque chose, il s’efforce d’être.


5 Les forts sont forts parce qu’ils ne font plus d’efforts.


6 « Vous n’avez pas fait d’efforts » est une phrase cruelle et souvent injuste. Enseignant, on la prononce ou l’écrit parfois, voire on y croit. Pourtant beaucoup ont fait des efforts : la plupart des efforts ne donnent tout simplement rien.


7 S’efforcer de ne plus faire d’effort, avec méthode.


8 Faire des efforts qui soient le contraire des efforts attendus. « Nager à contre-courant », comme on dit. Le ridicule de faire effort pour gagner plus d’argent alors qu’on en a déjà suffisamment.


9 Le bon travail est celui qui est réalisé avec le moins d’effort apparent.


10 Le nuage fait-il effort pour se déplacer ?

6 réflexions sur “L’effort

  1. Il faut toujours faire des efforts, non ? Prenons le sport. L’athlète qui n’en fait plus plafonne. L’écrivain verse dans la facilité. On finit par se faire dépasser par un plus plus malin. Il faut qu’il y ait un stress, une difficulté, un « travail ».

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  2. Vous dites : « le moins d’effort apparent ». Apparent : c’est le plus important ! Mais en-dessous, bien caché, un travail de fou. Salvador Dali parlait de ces petites fleurs des prairies si charmantes, se balançant doucement au soleil, mais qui avaient travaillé comme des forcenées pour se tailler un chemin jusque-là.

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    1. Je crois en effet ne pas avoir nié l’intérêt de l’effort, et effectivement le terme « apparent » portait l’essentiel de la charge du propos, en tout cas celui concernant l’art. Il y a des analyses philosophiques assez classiques : on aime la danse parce que des mouvements extrêmement complexes y paraissent naturels, par exemple.

      Néanmoins, je me dois d’ironiser sur la quantité d’efforts inutiles que nous demandent nos sociétés actuelles. La majorité des efforts que nous demandent l’entreprise ou l’administration sont une perte de temps. Quant au goût de l’effort pour le goût de l’effort, ou pour le plaisir d’être riche et célèbre, cela me semble insensé ; je préfère largement les paresseux. Tout effort n’est pas bon à prendre, et je pense qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de faire un effort, le monde y gagnera.

      Quant à moi, je fais des efforts tout le temps, et je m’interroge sur leur sens. Je ne suis pas du tout certain que ceux qui font le plus d’efforts soient ceux qui arrivent aux meilleurs résultats. Un esprit plus cynique (ou plus taoïste) que moi irait jusqu’à dire que c’est le contraire.

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  3. Il y a des gens qui font de gros efforts, alors que d’autres arrivent au même endroit, à la même conclusion sans le moindre effort. Faire des efforts, c’est développer ses capacités, ne pas faire d’effort peut devenir de la paresse. Merci de nous amener à réfléchir. Bonne semaine!

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