Poésie du dimanche (25) : Guillaume Artous-Bouvet & François Génot, « Orphant / Gélugraphies ».

J’ai eu plaisir à recevoir deux nouveaux livres des éditions Épousées par l’écorce. L’arrivée double est d’autant plus significative que les ouvrages de cette maison sont eux-mêmes doubles : un auteur de poèmes, un auteur d’images, sans que l’un soit l’illustration … Continuer de lire Poésie du dimanche (25) : Guillaume Artous-Bouvet & François Génot, « Orphant / Gélugraphies ».

Béton

Nul n’est prophète en son pays.Nul n’est prophète. Nul n’est. ÀFirminy, entre béton etbéton, mais béton monumenthistorique. Béton, couleurscriardes, plastique. De mêmeque les rythmes de Meschonnic sont devenus journalistiqueset pénibles, le style Corbuse réduit aux vastes gymnases.Couvent d’la Tourette : gymnase. Le temps passe. Le béton est notre nouveau type de ruine.Dans l’Unité d’habitation,je lis Anne Carson. Chez elle,Isaïe maltraité par Dieu erre et renouvelle le pacte,parce qu’il ne peut faire riend’autre, -comme nous tous, enfermés dans le divin. Nul. Amen. Continuer de lire Béton

Brimborions, mi-novembre 2025

Je ne suis pas producteur de sens. Tu n’es pas producteur de sens. ** Décris la chaise (elle est moche). ** Tout va trop vite, du lac au circuit électronique. ** Attention aux verbes être et avoir : ils mentent. ** Relis-toi, bon dieu. ** Brimborion : mot retrouvé chez Balzac, après catarrhe et sinécuriste. Certains mots sont comme de vieux amis. Balzac écrit aussi « fefta » pour fatwa. ** Mon ami Jacques : « Mohamed Mbougar Sarr, c’est comme Balzac : tu ouvres le livre, et tout de suite, il y a un style. » ** Autrefois, j’écrivais des « riens ». L’avantage du … Continuer de lire Brimborions, mi-novembre 2025

Exercices de disparition (4)

Les définitions de la poésie sont si nombreuses que, de même qu’il y a autant d’anarchies qu’il y a d’anarchistes (Gustav Landauer), il y a autant de poésies qu’il y a de poètes. Chacun redéfinit ses principes, ses concepts, son rythme ou sa prétention d’absence de rythme, sa poétique (même sous forme d’anti-poétique), ses apparitions rhétoriques dans le monde social pour, tout de même, se justifier devant la Cité d’écrire de la poésie (depuis Platon, cela n’a rien d’évident). Ici, on serait tenté de définir la poésie comme disparition derrière la langue. Yves Bonnefoy dirait « derrière la Parole », mais l’époque … Continuer de lire Exercices de disparition (4)

Vignettes (6-10)

Le soleil revient derrière la haie tiédie.Les enfants s’amusent,et reniflent. Des objetsbancals passent dans l’esprit. ** Quélen saura-t-il que je lisais ses poèmes en écoutant Chostakovitch et DJ Mehdi ? Tout cela est bancal. ** « Vendredi, midiest passé depuis longtemps.Je suis fatigué. »Ce mien haïku pourrifit rire en salle des profs. ** Bancal, insensé,effondré, irréel, vrai.Ainsi du poème.Aisé comme un mauvais rêve.Drôle comme le ri-en. ** Nul n’est identiqueau total exact de sesapparences. Etqui d’entre nous n’a pas ditquelque chose qui n’est pas sienne ?* —*Paul Valéry, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci. Continuer de lire Vignettes (6-10)

Vignettes (2-5)

Écoutant Fauré,une feuille s’effondrait.Culture acculée.Être un arbre c’est lutteren silence, contre rien. ** Le poème est en forme. Il garde bien la pêche.Je médite surles chutes en vélo chezDominiQuélen. ** Rêve du Cap-Vert.Désir vrai ou touristique ?Mauvaise conscience,sous l’orage réchauffé. Aller ou ne pas aller ? ** Au loin des chi-ensaboient. La chasse reprend.Vent dans les troènes.Certains poèmes sont des forêts, d’autres des buissons. Continuer de lire Vignettes (2-5)