Ariel
soudain
perdue
sur la page
comme un mot
amphibie
sans broncher
sans branchies
perdue
la saveur
du sel marin
devenue
embruns
épars
sur le rivage
**
Elle danse dans l’éther, froide,
La tique érotique, roide.
Avec son amie, la mite
mythomane, la tique est romantique.
**
Des questions persistent :
-un signe fait-il avancer ?
-à quoi sert la poésie ?
-comment écrire l’amour heureux ?
-Dieu existe-t-il ?
-l’apocalypse est-elle proche ?
-sommes-nous plus proches du début ou de la fin ?
-que faut-il lire ? que faut-il ne pas lire ?
-faut-il préférer l’action à la contemplation ?
-la postérité considèrera-t-elle notre époque comme un âge d’or ou un âge de ténèbres ?
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Il lui fallait reprendre les termes un à un, les soupeser, les rejeter, les haïr puis y revenir. Ce qu’il appelait « scepticisme », d’autres l’appelaient « déconstruction ». Il était perdu, et donnait donc à l’errance valeur suprême. Il lisait beaucoup. Il observait, par la fenêtre, les façades et les silhouettes. La notion même de « sens » lui échappait. Écrire un livre était donc impossible.
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« En cas d’urgence, suivre le premier dingue venu. »
Louis Zukofsky
Une réflexion sur “Recherches poétiques, 4”