Exercices de disparition (4)

Les définitions de la poésie sont si nombreuses que, de même qu’il y a autant d’anarchies qu’il y a d’anarchistes (Gustav Landauer), il y a autant de poésies qu’il y a de poètes. Chacun redéfinit ses principes, ses concepts, son rythme ou sa prétention d’absence de rythme, sa poétique (même sous forme d’anti-poétique), ses apparitions rhétoriques dans le monde social pour, tout de même, se justifier devant la Cité d’écrire de la poésie (depuis Platon, cela n’a rien d’évident). Ici, on serait tenté de définir la poésie comme disparition derrière la langue. Yves Bonnefoy dirait « derrière la Parole », mais l’époque … Continuer de lire Exercices de disparition (4)

Rêverie d’avril

Ce sont ces jours classiques où l’on s’habille chaudement le matin, car il fait froid, et où l’on en crève de chaud l’après-midi. Le réchauffement climatique n’y est pour rien, mais on y pense naturellement, dès que la météo passe en courant dans l’esprit. J’y songeais en voyant, début avril, tomber des giboulées de neige quand j’amenais ma dernière fille chez sa nounou, au pied du Jura ; quelques heures plus tard, la montagne blanche était redevenue verte. Aucune importance, peut-être. Il est difficile de regarder la nature, il est encore plus difficile de ne pas la regarder niaisement. Sans … Continuer de lire Rêverie d’avril